
Nous voilà bien ! La technologie est à l’origine de toutes les grandes transformations – stratégiques, organisationnelles, commerciales – et les patrons n’y comprennent rien. Le résultat, c’est que quand on parle numérique aux big boss, ils sont « éblouis plus qu’éclairés ».
L’apprentissage du code en fait partie. Le principe n’est évidemment pas de transformer les managers en développeurs de génie, mais de leur transmettre le goût de cette culture. Savoir coder, c’est être orienté vers la solution et l’efficacité. Quand ça ne marche pas, on rectifie ou l’on zappe, mais on avance ! Et pour ne pas avoir un train de retard, on expérimente en permanence. Et comme, en matière de code, chaque projet se bâtit sur les briques créées pour les précédents, il ne peut pas être question de toujours tout recommencer à zéro. On apprend fissa à travailler en équipe, dans le partage, la collaboration, l’ouverture. Alors forcément, en matière de principes d’organisation, de modèles de management, la culture code nous a légué des modèles comme les méthodes agiles, l’holacratie, ou l’open innovation… loin, forcément loin des schémas en pyramide, ou en silos. À la clé : une organisation plus fluide, plus réactive, et la création de plus d’opportunités de croissance. Mais avant de pouvoir en profiter, il faut comprendre ce qu’il se passe, ce qui est à l’œuvre, et comment ça fonctionne.
La bonne nouvelle, c’est que tout le monde peut s’y mettre. « Apprendre à coder permet d’apprendre une logique, une grammaire particulière, de structurer sa pensée et de communiquer », explique Aurélie Jean. Cela permet aussi de ne pas être en retard et d’anticiper. Un véritable atout dans des marchés sans cesse bousculés. Certains boss sont déjà convaincus des bénéfices : Philippe Zimmermann, CEO du groupe ADEO a ainsi organisé une session de code pour tout son comité exécutif et reconnaît « le besoin urgent de reprendre la main sur les prochaines innovations ». Chez General Electric, les équipes ont débloqué tout un budget pour encourager la totalité des employés à s’initier au code. Côté français ? Les directeurs de la Ville de Paris se sont engagés pour une formation – car les décideurs sont aussi étatiques et gouvernementaux, comme le rappelle Aurélie Jean, qui propose aux côtés d’Alain Buzzacaro et en collaboration avec OCTO Academy une formation appelée #Coding4CLevels, orientée sur le code, l’algorithmie et les nouvelles techniques managériales.
Est-ce que cela signifie que les leaders de demain seront des développeurs ? « Je pense qu’il faut sortir des cases qui nous contraignent à un mode de pensée unique. Mais nous verrons de plus en plus de profils complémentaires entre business, analytique et numérique ».
Ce texte est paru dans le numéro 14 de la revue de L’ADN consacré à la Transmission. Pour vous la procurer, cliquez ici.
PARCOURS D’AURÉLIE JEAN
Diplômée de l’université Pierre et Marie-Curie, de l’ENS et des Mines, Aurélie Jean s’est installée aux États-Unis pour effectuer des recherches en biomécanique computationnelle à l’université d’État de Pennsylvanie. De 2011 à 2016, elle a travaillé au MIT avant de rejoindre Bloomberg où elle est développeuse informatique senior. Elle a fondé la start-up In Silico Veritas.
À CONSULTER
Le détail des formations #Coding4CLevels – coder pour mieux décider : octo.academy/fr/formation
À VOIR
Aurélie Jean aux conférences de l’USI – sur YouTube : « Devenez des décideurs éclairés en apprenant à coder » :
Effectivement coder onlige d être à l'écoute de la machine car ça marche ou ça marche pas. Cependant à travailler avec des machines, on apprend a raisonner comme des machines, or nous avons à manager des êtres humains qui sont bien plus complexes et plus interessants que des machines